Antoine Tomé: "Je suis une sorte de saltimbanque"

(c) Pascale Drea-Stanislas

Cela fait quelques années déjà qu'Antoine Tomé balade son tricardon sur les routes de France avec des chansons qui parlent d'amour et de partage.

Au fil d'une vingtaine d'albums, il a même imposé son langage en rythmant sa poésie avec des onomatopées qui sonnent comme des percussions. Au passage, il a aussi fait l'acteur pour le cinéma, le théâtre, la télévision et prêté son beau timbre grave à John Travolta, Nicolas Cage, Dennis Quaid, Ice T ou encore Tim Roth dans les versions françaises de certains films.

Après une série qui a débuté en 2017 sous le titre "Romantik Tubes volume 1", il vient de sortir l'opus "Romantik Tubes volume 5". Des titres dont il a signé textes et musiques, qui nous emmènent sur les traces de "La femme au long cou de gazelle", d'"Eurydice", nous invite à découvrir un "Extrait du journal de voyage d'un moine en quête de l'illumination" tout en nous promettant qu' "Un nouveau jour se lève".

Rencontre avant son concert parisien "Chansons pour les êtres humains", le 7 mai prochain, au Connétable.

-Avec "Les chants du coeur", votre premier album sorti en 1977, vous donniez déjà le ton de votre inspiration ?

On ne se refait pas ! Il s'agit de mon univers. Je suis un amoureux de la vie, des gens. Quelque part, je suis une personne assez heureuse malgré ce monde perturbé. L'important est de transcender cette réalité qui nous oppresse. Cela permet d'aller au-delà.

-Auteur, compositeur, comédien, voix off, peintre...vous multipliez les casquettes ?

C'est vrai que j'ai toujours des trucs en route. Pour la peinture, cela fait un moment que j'ai laissé tomber le pinceau. De temps en temps, j'illustre des recueils que j'ai récemment publiés aux Editions Eleusis. Je suis une sorte de saltimbanque. Je fais feu de tout bois !

-On vous a parfois comparé à un griot ?

Sans doute parce que je raconte des histoires. C'et le but de ma démarche: partager des choses, des émotions.

(c) Pascale Drea-Stanislas

-Pouvez-vous nous parler de cet étrange instrument, le tricardon ?

Au début, je m'accompagnais en tapant sur des bouteilles d'eau minérale en plastique. Un jour, j'ai eu envie de jouer sur une corde, puis deux et enfin trois. Cela a donné le tricardon. Mon fils m'a encouragé à en ajouter une quatrième mais je vais m'arrêter là.

-Vous travaillez déjà sur le volume 6 de "Romantik Tubes" ?

Je suis même en train de le finaliser. Il y aura notamment à mes côtés le multi-instrumentiste Loy Ehrlich (qui a travaillé avec Jacques Higelin, Louis Bertignac...) et je vais faire un titre en hommage à Antonin Artaud.

-L'un de vos albums a été produit par Francis Cabrel, non ?

Oui. Il s'agissait du disque "Eternité" qui est sorti en 1990. A l'époque, j'étais sur le point de signer avec le label Flarenasch. A l'issue d'un concert que j'avais donné au Midem à Cannes, Francis était venu me dire qu'il aimait beaucoup ce que je faisais et qu'il souhaitait me produire. Nous avons mixé aux Réal World Studios de Peter Gabriel en Angleterre.

-Votre démarche artistique, en dehors des lumières du showbiz, est volontairement artisanale ?

Vous mettez le doigt sur quelque chose qui est essentiel pour moi. Je ne m'inscris pas dans le processus habituel d'un artiste qui cherche des victoires. J'ai résolu ce dilemme: je ne suis pas dans la course !

Propos recueillis par Annie Grandjanin

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-Album "Romantik Tubes, Vol.5"

-En concert: le 7 mai 2025, à 20h30, au Connétable, 55, rue des Archives, 75003 Paris. Tél.:01.42.77.41.40. https://leconnetable.e-monsite.com