"Ce projet, je le porte en moi depuis 2014 !" confie Tito Clément, auteur et interprète de "Mémoire(s) de l'Olympia". Pour ce chanteur qui a notamment été sélectionné par Francis Cabrel pour les "Rencontres d'Astaffort", incarné Johnny Rockfort, au sein d'une troupe dans une reprise de l'opéra-rock Starmania, sorti un album intitulé "Ce que je suis..."..., fouler les planches du célèbre music-hall parisien serait évidemment la consécration mais c'est un autre rêve qui l'a conduit à se lancer dans cette folle aventure. "Une nuit, je me suis vu sur cette scène. Le public applaudissait et, en me retournant, j'ai aperçu Jean-Michel Boris. Lorsque je me suis réveillé, le concept était là et il ne m'a plus lâché".
Quand on sait que l'ancien directeur artistique de l'Olympia l'a lui-même encouragé, on comprend son enthousiasme. "Il a été mon référent. Je l'appelais pour qu'il me confirme tel ou tel évènement car je voulais que tout ce que je raconte soit "sourcé". Il m'a aussi conseillé quelques livres". Un spectacle qu'il n'a malheureusement pas pu découvrir car il était encore "en construction" au moment de la disparition de Jean-Michel.
Dans "Mémoire(s) de l'Olympia", il y a de la tendresse, de l'humour, de l'amour aussi. Celui que Tito porte à la chanson française. "C'est ma culture. Lorsque j'étais gamin, je regardais les émissions de Maritie et Gilbert Carpentier ".
Sur les habiles conseils du metteur en scène Laurent Malot, le chanteur et narrateur apparaît en blouse d'homme à tout faire, accompagné par le talentueux pianiste (et bassiste) Bernard Menu, dissimulé derrière un rideau de tulle. Côté décor: deux fauteuils rouges, un établi devant lequel il bricole tout en se remémorant les grandes heures et les moments difficiles du music-hall, un porte-manteau où sont accrochés des vestes et des chapeaux pour "incarner" certains artistes. Ainsi de Piaf à Brel en passant par Eddy Mitchell, Claude Nougaro, Michel Jonasz, Johnny Hallyday, Michel Sardou, Charles Aznavour, Gilbert Bécaud, Frank Sinatra... il reprend avec talent les succès de ceux dont le nom a brillé sur le fronton du 28, boulevard des Capucines. Sans oublier des moments d'émotion avec "C'est peut-être" d'Allain Leprest, "Louise", de Gérard Berliner ou encore "Ma petite fille de rêve" de Jean-Michel Caradec.
Entre deux extraits de chansons, il nous fait partager des souvenirs et anecdotes: les fameux rendez-vous Musicorama, la Pizza du Marais et son célèbre patron Lulu, grand découvreur de talents, où Jean-Michel Boris allait faire son "marché", la vague yéyé, la disparition du patron Bruno Coquatrix, un triste 1er avril 1979, les adieux de Brel, les numéros visuels et le début des récitals avec Charles Aznavour... Sans oublier le triomphe de Piaf qui sauvera le music-hall au bord de la faillite.
Un spectacle qui se termine en 1997, année de la fermeture et de la reconstruction de l'Olympia. "J'ai malheureusement dû faire l'impasse sur Michel Fugain, les Beatles, Michel Polnareff..."
On peut donc espérer d'autres chapitres à ce passionnant voyage musical dans l'histoire et les coulisses du temple du music-hall.
-Les 6, 8, 16 et 23 janvier 2025, à 19 heures, au Théâtre Montmartre Galabru, 4, rue de l'Armée d'Orient, 75018 Paris (face au 53, rue Lepic). Tél.:01.42.23.15.85. www.theatregalabru.com
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