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Nicolas Fraissinet chante ses espoirs et ses révoltes dans l'album "Joie sauvage"

Photo du rédacteur: GRANDJANIN AnnieGRANDJANIN Annie


(c) Armand Garrel
(c) Armand Garrel

Quatre ans après "Des étoiles dans les yeux", l'auteur, compositeur et musicien franco-suisse Nicolas Fraissinet vient de sortir "Joie Sauvage". Un superbe album qui mêle comme toujours son goût pour les cordes, le piano et la musique électronique.

Au fil de titres comme "Soleils", "Amours polaires", "Phénix", "Loups', "Alliances"... sa voix chaude et prenante nous interpelle, entre espoirs et révoltes, sur l'urgence d'apprendre à vivre ensemble, à respecter et protéger la nature, pour "retrouver la grandeur de l'humain dans toute sa bonté animale". Hymne, croisade ou utopie ? Ce qui est sûr, c'est que l'écoute de cet opus nous laisse entrevoir un monde plus lumineux.

Rencontre avant son concert parisien au Zèbre de Belleville, le 10 mars prochain.


-Cet album fait partie d'un concept plus ambitieux ?

Il y a eu le livre éponyme sorti en octobre dernier (aux Editions Trytons), composé de treize chapitres traitant chacun les chansons de l'album. L'idée est d'ouvrir des perspectives pour que chacun interprète le texte en restant libre de son approche et de son ressenti. Et il y a le spectacle avec un grand écran sur scène pour donner au propos un impact supplémentaire. Je viens du cinéma et pour certaines chansons, j'avais déjà les images en tête.

-La chanson "Abattoirs" est assez violente ?

Parce que ce qui se passe est violent. Le texte m'est venu à force de révolte et d'écoeurement. On peut continuer à manger de la viande mais on ne peut pas faire comme si on ignorait dans quelles conditions certains animaux sont abattus. Ce n'est pas une question de morale mais d'éthique.

-La pochette de l'album où l'on devine la silhouette d'un homme affublé de bois de cerf est assez sombre, non ?

Si vous regardez bien, l'homme baigne aussi dans la lumière et nous mène vers elle. C'est une aventure qui devient collective. Je pense que les esprits sont en train de s'ouvrir à un changement de comportement.



-Dans la chanson "Alliances", vous évoquez l'hibernation qui, le printemps venu, rendrait un peu moins con. On pourrait assimiler le confinement à une sorte d'hibernation et les élans de solidarité n'ont pourtant pas duré ?

Si je n'avais pas certaines convictions, je n'aurais pas écrit le livre ni enregistré l'album. Mon ambition est juste d'apporter un autre regard, notamment sur l'écologie.

-Vous avez écrit pendant la pandémie ?

Cela n'a pas été une source d'inspiration pour moi. Certaines chansons sont plus anciennes que la période Covid mais je me suis aperçu qu'elles parlaient déjà de la fragilité humaine.

-Parlez-nous de cet ours portant une bouée qui apparaît dans le clip "Amours polaires"?

Nous avons tourné dans les rues de Paris ! J'étais déguisé en ours et j'ai eu droit à des réactions à la fois amusées et effrayées. Cet ours polaire naufragé exprime une véritable détresse.

-Justement, vous ne pensez pas qu'il est déjà trop tard pour prendre la bonne direction ?

Je ne sais pas si je peux me qualifier d'optimiste parce, pour moi, il n'y a pas d'autre option.


-Album "Joie sauvage" (Trytons/Inouïe Distribution), disponible depuis le 17 janvier 2025.

En concert à Paris le 10 mars 2025, à 20h, au Zèbre de Belleville, 63, Bd de Belleville, 75011 Paris. Tél.: 01.43.55.55.55. www.lezebre.com


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