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  • Photo du rédacteurGRANDJANIN Annie

"Glenn, naissance d'un prodige": la captivante histoire d'un artiste inclassable

Dernière mise à jour : 5 févr. 2023


(c) Fabienne Rappeneau

Après le succès de ses représentations l'an dernier à Avignon puis au Petit Montparnasse, "Glenn, naissance d'un prodige", la dernière création écrite et mise en scène par Ivan Calbérac, s'installe cette fois sur la scène du Théâtre du Splendid. Un récit captivant qui évoque le destin exceptionnel et tragique du pianiste canadien Glenn Gould.

"C'est l'histoire d'une mère qui fait reposer sur son fils tous les rêves qu'elle n'a pas pu réaliser elle-même. C'est l'histoire d'une demoiselle qui tombe éperdument amoureuse d'un garçon qui lui joue trop bien du piano, garçon que la célébrité va rendre de plus en plus désirable, mais aussi, hélas, de plus en plus inaccessible. C'est l'histoire d'un artiste inclassable, aussi libre dans son art qu'il était prisonnier au quotidien de ses insomnies, de ses phobies sociales, de son hypocondrie..." confiait alors l'auteur.

On pourrait se contenter de ce résumé, mais le spectacle va bien au-delà. Il interroge aussi sur le rôle de l'artiste et de la création, les méfaits de l'amour castrateur, la solitude...

On connaît la vie de ce génie, considéré comme l'un des plus grands du XXème siècle, dont les ventes de disques n'avaient rien à envier à celles d'une rock star. Mais "Glenn, naissance d'un prodige" nous emmène également, avec un impeccable tempo, dans les pas de l'enfant enfermé dans les toilettes jusqu'à ce qu'il maîtrise les dictées de notes imposées par sa mère, de l'adolescent charismatique, du musicien qui imposera son interprétation des "Variations Goldberg" de Bach pour son premier enregistrement, de l'homme torturé par la pression des concerts qui, en pleine gloire, renoncera à se produire en public.


(c) Fabienne Rappeneau

Un personnage fascinant et déconcertant, incarné par Thomas Gendronneau. Et on peut véritablement parler d'incarnation tant le comédien-musicien se glisse avec talent dans le rôle. Etrangement penché sur le piano, juché sur une chaise reproduisant le modèle fabriqué par le père de Glenn Gould, il offre l'image d'un homme transcendé par son art. Et il est tout aussi convaincant lorsqu'il cède aux angoisses et aux caprices d'un artiste don on disait qu'il souffrait du syndrome d'Asperger. Dans une atmosphère rappelant celle des tableaux d'Edward Hopper, on assiste aussi à des séquences franchement cocasses comme celle du talk-show opposant mère et fils dans les studios de Radio Canada ou l'initiation maladroite au fameux "french kiss" avec sa tendre cousine.

Quant au casting, c'est un sans fautes. Que ce soit Josiane Stoléru dans le rôle de la mère castratrice, Bernard Malaka dans celui du père effacé et bienveillant, Lison Pennec, la pétillante et touchante cousine, Stéphane Roux, le journaliste ou encore Benoit Tachoires, le débonnaire Impressario, chacun joue parfaitement sa partition.


- A partir du 25 janvier 2023, du mardi au samedi à 21h et le dimanche à 15h, au Théâtre du Splendid, 48, rue du Faubourg du Temple, 75010 Paris. Loc. au 01.42.08.21.93. Infos sur le site www.lesplendid.com

- Retrouvez cet article, ainsi que l'ensemble de l'actualité culturelle (musique, théâtre, festivals, littérature, évasion) sur le site www.weculte.com



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