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Photo du rédacteurGRANDJANIN Annie

"Simone en aparté", portrait intime d'une femme libre


(c) Kevin Louviot

On connaît évidemment le personnage politique, en tenue sobre, voire stricte, les cheveux impeccablement tirés en chignon. Avec "Simone en aparté", l'auteur et metteur en scène Arnaud Aubert, nous fait entrer dans l'intimité de Simone Veil, jouée ici par Sophie Caritté.

Dans un bruit de ressac, la comédienne apparaît emmitouflée dans une couverture en fourrure pour confier son besoin de nature, de longer la mer surtout l'hiver, tout en confessant "Le travail est peut-être ce que j'ai le moins sacrifié".

Puis, elle glisse sur l'élément de décor en forme de vague, comme sur un toboggan, pour évoquer une enfance heureuse, pleine de chaleur. S'amuse de son goût pour la contestation lorsque tout juste âgée de 14 ans, elle était montée sur le toit de la maison familiale pour entonner l'"Internationale" !

Entre deux confidences sur l'époque où la vie était plus "légère" elle évoque son arrestation, la veille de son baccalauréat, les conditions de sa déportation et les humiliations, son entrée dans la magistrature... Tout en rappelant que, comme ses camarades rescapés, elle a dû réapprendre à dormir dans un lit. Puis elle se lave le visage, les mains et les pieds dans une bassine en regrettant le temps où elle était coquette !

Parfois soupe-au-lait , un trait de caractère qu'on reprochait parfois à Simone Veil, la comédienne Sophie Caritté incarne avec talent et conviction, les multiples facettes de son personnage.

Au fil des tableaux, elle se métamorphose ainsi en fille, en soeur, en mère, en épouse. Et en femme de combat, à la tribune de l'Assemblée Nationale, pour défendre la légalisation de l'interruption volontaire de grossesse avant que la loi portant son nom soit votée en décembre 1974 puis promulguée le 17 janvier 1975.

Tout au long de ce seule en scène, on se surprend à sourire, à retenir son émotion, jusqu'à cette scène où l'héroïne de "Simone en aparté" apparaît soudain fragile, en robe légère et les cheveux lâchés, pour parler de sa mère.


-Jusqu'au 15 janvier 2025, les mardis et mercredis à 19h, au Studio Hébertot, 78 bis, Bd des Batignolles, 75017 Paris. Loc. au 01.42.93.13.04. www.studiohebertot.com

-En tournée: : le 8 mars 2025, à 20h30, à l'Espace Philippe Torreton de St-Pierre-lès-Elbeuf (76), dans le cadre de la journée internationale des Droits des Femmes et le 29 avril 2025, à 14h30 et 20h30, au Théâtre Le Passage à Fécamp (76), dans le cadre de la journée du souvenir des victimes de la déportation.

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